La moitié des PME souhaitent recruter du personnel supplémentaire dans les six prochains mois
Le premier baromètre semestriel de l’emploi des PME d'Acerta, ETION et VKW Limburg constate 6 points sensibles :
1. Deux PME sur trois ont du mal à trouver du personnel supplémentaire
2. Seuls 12 % des PME ont un responsable des RH dédié
3. Près de sept PME sur dix n'ont aucune idée des conditions salariales de la concurrence
4. Les PME ignorent souvent tout des avantages extralégaux budgétairement neutres
5. Seule la moitié des PME mène systématiquement des entretiens d'évaluation avec les collaborateurs
6. Le télétravail structurel est peu réaliste pour deux PME sur trois
Bruxelles, le 12 juin 2021 - 46 % des PME recruteront du personnel supplémentaire dans les six prochains mois, mais 65 % de ces petits et moyens employeurs de notre pays auront du mal à trouver du personnel de qualité. Quatre PME sur dix ne possèdent pas de responsable des RH et près de sept PME sur dix n'ont aucune idée de ce que les entreprises concurrentes sont prêtes à payer pour leurs talents. Il convient également de souligner que nos PME ne connaissent pas les possibilités salariales neutres sur le plan budgétaire et n’y recourent donc pas pour attirer de nouveaux talents ou conserver les leurs. C'est ce qui ressort du tout premier baromètre de l’emploi des PME réalisé par le prestataire de services RH Acerta et les organisations patronales ETION et VKW Limburg.
46 % des employeurs PME recruteront dans les six prochains mois, surtout des contrats fixes
Après un an de coronavirus, 46 % des PME déclarent qu'elles engageront dans les six mois, 17 % attendent encore et 37 % ne recruteront pas le prochain semestre. Les recrutements prévus sont durables : les PME envisagent principalement des contrats à durée indéterminée (cités par 78 %) ; les contrats à durée déterminée et le travail intérimaire sont mentionnés aussi souvent l’un que l’autre (par 22 %). Tels sont les constats du premier baromètre de l’emploi des PME qui sera désormais déployé tous les six mois par les initiateurs Acerta, ETION et VKW Limburg.
Illustration 1 : recrutements prévus les six prochains mois - baromètre de l’emploi des PME Acerta 2021
Parmi les PME qui prévoient d’engager, 65 % estiment qu’elles rencontreront des difficultés pour trouver le personnel approprié.
Illustration 2 : estimation de la réussite du recrutement - baromètre de l'emploi des PME Acerta 2021
Les employeurs adaptent peut-être leurs attentes, car ils se rendent compte que la pénurie sur le marché de l’emploi est toujours d’actualité.
L'adéquation avec la culture d'entreprise prime sur la correspondance parfaite avec le poste vacant
Aujourd'hui, les PME considèrent que l'adéquation avec la culture d'entreprise et l'esprit d'équipe prend le pas sur une correspondance parfaite avec le profil proposé. Chez les employés et les ouvriers, l'adéquation avec la culture d'entreprise est (très) importante pour 95,2 % (employés) et 84 % (ouvriers) des PME. L'adéquation avec l'esprit d'équipe est (très) importante pour 94,8 % (employés) et 88,4 % (ouvriers). Et ce, alors qu’une personne qui correspond presque parfaitement au profil recherché est « seulement » (très) important pour 68,3 % (employés) et 59 % (ouvriers) des PME.
Selon les résultats de l'enquête ciblée, évoluer dans la fonction constitue davantage un objectif que déjà posséder les connaissances et les compétences. Michaël Zahlen, Senior Consultant chez Acerta, déclare : « Peut-être que l'attitude des recruteurs n'est pas seulement dictée par la prise de conscience de la pénurie sur le marché de l’emploi. Il est probablement clair aussi qu’une formation (préliminaire) devra toujours être suivie de recyclages et de pratique. Si nous sommes vraiment parvenus à ce que l’apprentissage permanent soit considéré comme une évidence sur le marché de l’emploi, nous avons parcouru du chemin. L’attitude et les compétences devraient de toute manière primer sur les connaissances, car il est plus facile d’ajuster les connaissances que l’attitude. »
Il convient de souligner que les connaissances et les compétences ne représentent pas les premiers critères lors d’une embauche. Geert Janssens, économiste en chef chez ETION : « Pour bon nombre de PME, la culture d'entreprise et l'esprit d'équipe l’emportent sur une correspondance parfaite avec le profil recherché. Il semble que les employeurs estiment de plus en plus qu'il est inutile de continuer à chercher la perle rare. En effet, l'attitude, les valeurs et l’état d’esprit jettent les bases de la volonté d'apprendre. Les connaissances professionnelles et les compétences techniques peuvent être acquises par la formation. Cela nécessite toutefois une préparation réfléchie du recrutement au moment opportun, ainsi qu'une grande implication participative des collègues déjà présents. Après tout, la nouvelle recrue ne sera pas totalement employable d’entrée en jeu. »
La moitié des PME ne devront pas licencier de collaborateurs dans les six mois à venir
Tandis que 49 % des PME déclarent qu'elles ne licencieront pas de collaborateurs dans les six prochains mois, 35 % estiment qu'il est trop tôt pour se prononcer. De plus, 8 % pensent devoir résilier des contrats à durée indéterminée, 3 % ne renouvelleront pas des contrats à durée déterminée et 2 % envisagent de mettre fin au travail intérimaire. Cependant, les pensions et les stages temporaires amèneront également des travailleurs à quitter l’entreprise dans les six mois à venir. Les participants n'ont pas été interrogés sur le nombre de collaborateurs concernés.
66 % n'ont aucune idée de la rémunération chez la concurrence
On pourrait penser que les PME qui recherchent des renforts et réalisent qu'il sera difficile d'en trouver auraient (voulu avoir) une bonne vision de leur position sur le marché du travail, p. ex. en termes de rémunération. Les salaires qu'ils pratiquent sont-ils de nature à attirer et/ou à convaincre les travailleurs ? Si 66 % des participants à l'enquête sur les PME reconnaissent ne pas le savoir, 37 % d'entre eux souhaiteraient disposer de ces informations.
Avantages extralégaux : encore une multitude d'opportunités
Les PME citent l'optimisation de leur politique salariale (25,5 %) comme le principal moyen d' éviter les éventuels licenciements. Ruben Lemmens, administrateur délégué de VKW Limburg, commente : « Une politique salariale ne porte toutefois pas uniquement sur le salaire et, pour un employeur, les frais salariaux jouent évidemment un rôle. En effet, le rapport entre le montant net conservé par un travailleur et ce que l'employeur doit payer est sérieusement faussé dans notre pays. Chaque euro net supplémentaire coûte (très) cher. La bonne nouvelle veut que des possibilités s’offrent encore aux PME à ce niveau-là afin de renforcer leur position sur le marché de l’emploi. Il existe souvent toute une série d’opportunités inexploitées d'offrir des avantages extralégaux d’une manière neutre sur le plan budgétaire pour l'employeur. Pensez, par exemple, aux moyens de convertir la prime de fin d'année en avantages plus intéressants sur le plan fiscal, comme le leasing de vélo. Si les grandes entreprises sont habituées à de tels programmes, les PME ne les connaissent souvent pas encore, ou les jugent trop complexes. Cependant, une politique salariale optimisée peut être parfaitement adaptée à une PME, sans lourdes charges administratives. »
De 20 à 35 % de travail à domicile structurel dans les PME
Aujourd'hui, 20 % des PME ont déjà une politique de travail à domicile structurel et 4 % d'entre elles souhaitent même étendre leur travail à domicile structurel. De plus, 15 % des PME prévoient d'introduire le travail à domicile structurel. Les PME qui ne pratiquent pas le travail à domicile et ne l'instaureront pas à l'avenir indiquent comme raison principale que les fonctions des collaborateurs ne s'y prêtent pas (65 %). Michaël Zahlen (Acerta) : « Bien entendu, le travail à domicile n'est pas toujours faisable pour tout le monde ni dans tous les secteurs. Toutefois, la pandémie de coronavirus nous a au moins appris qu'il faut parfois un coup de pouce pour sortir des sentiers battus, pour le travail à domicile ou pour d’autres nouveautés, comme le partage de travailleurs. De nombreuses possibilités s’offrent encore aux PME à ce niveau-là, c’est sûr. »
Pas d'évaluation systématique dans 53 % des PME
Autre constat du baromètre de l’emploi des PME : 53 % des PME n'organisent pas systématiquement des entretiens d'évaluation. Et Michaël Zahlen de conclure : « Pourtant, il est crucial de mener des entretiens d'évaluation avec tous les collaborateurs, y compris les nouvelles recrues. Ces échanges permettent de revenir sur la période écoulée, mais aussi de se tourner vers l’avenir. Ces entretiens vont plus loin que de simples discussions informelles et sont source d’une plus grande motivation des collaborateurs et d’une meilleure rétention au sein de votre organisation. »
35 % des PME veulent donner un rôle plus important à la politique des RH
Mettre en place une politique des RH novatrice et en tirer le meilleur parti exige évidemment des efforts. Les PME sont-elles prêtes à consentir ces efforts ? Il ressort que 45 % des PME considèrent que le rôle de la politique du personnel est important voire très important pour la stratégie globale ; 35 % aimeraient accorder plus de place à la politique des RH. Parallèlement, les RH sont généralement (39 %) une des attributions d’un collaborateur, souvent du dirigeant d'entreprise même, et 12 % des PME disposent d’un responsable des RH dédié.
À propos des chiffres
Les données sont le résultat du premier baromètre PME qu'Acerta organisera dorénavant deux fois par an auprès d’employeurs PME (moins de 100 travailleurs) en collaboration avec les organisations patronales ETION et VKW Limburg. Cette première édition du printemps 2021 (3-18 mai 2021) a enregistré la participation de 690 PME.
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