Le nombre de pensionnés occupant un flexi-job atteint des records : les plus de 65 ans sont un quart de plus à avoir un petit boulot par rapport à l’année dernière : ce régime est un succès dans les secteurs des pompes funèbres et de la logistique
Bruxelles, le 30 janvier 2025 – Un an après l’extension supplémentaire du système des flexi-jobs à de nouveaux secteurs, le système semble remporter un franc succès, en particulier dans les secteurs des pompes funèbres et de la logistique. D’ailleurs, un quart des travailleurs des entreprises de pompes funèbres sont des travailleurs flexi-job, et c’est le cas d’un travailleur sur 12 dans la logistique. Autre fait notable : les personnes plus âgées, en particulier, sont de plus en plus nombreuses à opter pour un flexi-job. Par ailleurs, un travailleur flexi-job sur cinq est âgé de 65 ans et plus, ce qui représente une augmentation considérable de 27 % par rapport à 2023. C’est ce qu’il ressort d’une analyse réalisée par l’expert des RH Acerta, sur la base des données de plus de 20 000 entreprises belges actives dans les secteurs dans lesquels les flexi-jobs sont autorisés.
Il y a un an, le gouvernement fédéral a étendu le système des flexi-jobs. Désormais, outre les secteurs traditionnels tels que l’horeca et la distribution, il est également possible d’exercer un petit boulot dans de nombreux autres secteurs, y compris les pompes funèbres et la logistique. L’enquête d’Acerta montre que l’élargissement du champ d’application est bien accueilli. Certes, la majorité des flexi-jobs sont toujours dans les commissions paritaires où ils étaient déjà autorisés depuis un certain temps, notamment dans l’horeca, où près d’un quart (23,4 %) des travailleurs occupent un flexi-job. Dans les secteurs plus récents, la tendance la plus frappante est observée dans les entreprises de pompes funèbres. Alors que cela ne fait qu’un an que les flexi-jobs y sont possibles, cette forme d’emploi concerne déjà plus d’un quart (26,1 %) des collaborateurs de ce secteur. Dans le secteur du transport et de la logistique, le chiffre est de 8,4 %.
Illustration 1 : Part des travailleurs flexi-job par rapport à l’ensemble de la population de travailleurs pour les commissions paritaires (CP) où les flexi-jobs sont autorisés depuis 2024
Amandine Boseret, experte juridique chez Acerta, explique : « En mai de cette année, nous avons déjà observé une timide réaction positive dans certains “nouveaux” secteurs, c’est-à-dire ceux où il est possible de faire appel à des travailleurs flexi-job depuis 2024. Les secteurs des pompes funèbres et du transport et de la logistique, deux secteurs dans lesquels les flexi-jobs sont autorisés depuis cette année, se distinguent. Il est possible que les autres secteurs aient besoin d’un peu plus de temps pour contribuer de manière significative au pourcentage. Mais attention : dans certaines commissions paritaires, les flexi-jobs ne sont pas possibles pour toutes les activités, un faible pourcentage peut donc nous amener à sous-estimer la popularité réelle de ce régime. »
La croissance diffère selon les secteurs
Selon Acerta, la proportion de travailleurs flexi-job ne continuera pas à augmenter dans tous les secteurs.
Amandine Boseret ajoute : « Cela est également lié à la modification du système en 2024. En effet, il ne s’agit pas seulement d’une expansion, le système a également été modifié. Par exemple, les conditions pour être autorisé à occuper un flexi-job ont été renforcées, de même que les règles relatives à la rémunération (sauf pour l’horeca). Les secteurs où les flexi-jobs ne sont pas encore autorisés peuvent indiquer qu’ils souhaitent les mettre en place (opt-in). De même, les secteurs qui préfèrent ne plus faire appel à ce système peuvent demander une suppression (opt-out). Le système des flexi-jobs est un système dynamique qui suit l’évolution des besoins et de la législation. Il reste également à voir si des changements seront apportés au système des flexi-jobs dans le cadre du futur accord du gouvernement fédéral. »
1 travailleur flexi-job sur 5 a plus de 64 ans
Ce qui ressort également des chiffres, c’est que l’expansion des flexi-jobs à de nouveaux secteurs a provoqué un pic dans le nombre de personnes plus âgées ayant un petit boulot. Par rapport à l’année dernière, le nombre de travailleurs âgés de 55 à 64 ans ayant un petit boulot a augmenté de 12 %, tandis que dans la tranche d’âge des plus de 64 ans, l’augmentation est même de 27 % en un an. Pas moins d’un travailleur flexi-job sur cinq est actuellement âgé de plus de 65 ans. Le groupe le plus important de travailleurs flexi-job reste celui des 25-34 ans, avec une part de 27,9 %, mais cela s’explique par le fait qu’ils constituent également le groupe le plus important de l’ensemble de la population des travailleurs.
Amandine Boseret conclut : « Avec la dernière modification du système des flexi-jobs au début de 2024, un plafond de revenu a également été fixé à 12 000 euros/an, mais pas pour les pensionnés. Toutefois, depuis le 1er janvier 2025, un plafond de revenus s’applique aux pensionnés qui ont pris une pension anticipée et n’ont pas encore atteint l’âge légal de la pension de 66 ans et qui ont travaillé moins de 45 ans au moment de leur départ à la pension. Il n’est pas illogique que les plus jeunes travailleurs flexi-job y réfléchissent à deux fois. Non seulement la plupart des travailleurs flexi-job plus âgés ne sont pas confrontés à des contraintes financières, mais l’extension du champ d’application leur offre également des possibilités dans un plus grand nombre de secteurs. Il reste à voir quel sera l’effet de l’augmentation de l’âge de la pension et du nouveau plafond salarial sur les personnes plus âgées qui ont pris leur pension anticipée : une pension plus tardive freinera-t-elle l’enthousiasme pour les flexi-jobs ? Pour l’instant, nous constatons que les pensionnés en perçoivent surtout les avantages, tant financiers que substantiels. En effet, un flexi-job permet de faire quelque chose de complètement différent, parallèlement à l’emploi fixe ou après la pension. Pour le marché du travail, les flexi-jobs permettent d’absorber les pics et les creux. Pour l’instant, les chiffres indiquent que les deux parties apprécient le système. »
Illustration 2 : Répartition des groupes d’âge parmi les travailleurs flexi-job (dans toutes les commissions paritaires), pour l’ensemble des années 2022 et 2023 et pour 11 mois de 2024 – chiffres propres d’Acerta
Illustration 3 : Évolution de la répartition des groupes d’âge parmi les travailleurs flexi-job (dans toutes les commissions paritaires), pour l’ensemble des années 2022 et 2023 et pour 11 mois de 2024 – chiffres propres d’Acerta
À propos des chiffres
Les chiffres sont basés sur les données réelles de plus de 23 000 clients employeurs d’Acerta dans les secteurs où les flexi-jobs sont autorisés.
Des questions en tant que journaliste ?
Veuillez contacter Acerta – Laura De Reu