Les bonus des travailleurs augmentent plus rapidement que l’indice : un employé sur quatre a déjà reçu une rétribution financière cette année
Bruxelles, le 28 novembre 2024 – Un quart des employés belges se sont vu attribuer un bonus cette année, soit autant que l’année dernière. Il est intéressant de noter que le montant moyen des bonus de cette année est supérieur de 5,5 % à celui de l’année dernière, une augmentation supérieure à celle de l’indice. La plupart des employés (un sur sept) ont reçu un bonus collectif octroyé par l’employeur. À noter également : un ouvrier sur dix a reçu un petit supplément financier sous la forme d’un bonus au cours de l’année écoulée. C’est ce qu’il ressort d’une analyse réalisée par l’expert en RH Acerta Consult des données de 574 000 travailleurs en service auprès de plus de 44 000 entreprises du secteur privé.
Les bonus restent un moyen très intéressant pour les entreprises de récompenser leurs travailleurs pour leurs prestations sur un marché du travail en pénurie. Les entreprises belges s’en servent donc souvent, selon une enquête d’Acerta Consult. Un quart des employés (24,4 %) a déjà reçu un bonus cette année. Il s’agit presque du même nombre que l’année dernière à la même période. Il est intéressant de noter que le montant moyen des bonus accordés est un peu plus élevé que l’année dernière. En 2023, il s’élevait à 6000 € brut, cette année il atteint les 6327 €. Cela représente une augmentation de 5,5 %, c’est-à-dire une augmentation significativement plus élevée que l’augmentation de l’indice (qui était encore de 1,48 % pour la CP 200 en janvier, les prévisions pour 2025 sont de 3,52 %).
Illustration 1 : aperçu des bonus octroyés aux employés en % et montants bruts, pour janvier-octobre 2024 et 2023, chiffres Acerta
Illustration 2 : Évolution 2019 – 2024 employés toutes les primes
Catherine Langenaeken, consultant Legal & Reward chez Acerta Consult, explique : « Les bonus contribuent à la flexibilité des politiques salariales des entreprises. Les employeurs sont libres de décider s’ils accordent un bonus, à qui ils l’accordent et pour quel montant. Les entreprises n’ont pas cette liberté quant à l’indexation automatique des salaires. Les employeurs expliquent leur choix de cette manière : si nous récompensons les membres de notre personnel, nous voulons le faire de manière à ce qu’ils puissent bénéficier au maximum des efforts qu’ils ont fournis. Nous constatons ainsi chaque année des changements dans les montants et la forme des bonus. »
Bonus collectifs : le bonus non récurrent est celui qui a le plus de succès, la prime bénéficiaire est la grande perdante
Le bonus non récurrent de la CCT 90 reste le bonus le plus fréquemment attribué cette année. Il s’agit d’un bonus collectif lié aux résultats qui s’applique à toute l’entreprise ou à une division en particulier. 13,8 % des employés ont déjà reçu ce type de bonus cette année. Son montant moyen est supérieur de 191 € à celui de l’année dernière.
Par ailleurs, l’autre forme de bonus collectif, la prime bénéficiaire, est la forme de bonus la moins populaire. Cette prime dépend des résultats annuels de l’entreprise et ne peut être accordée qu’en cas de bénéfice. Un peu moins de 2 % de l’ensemble des employés l’ont déjà reçue cette année, à la suite de la décision de l’employeur. De plus, le montant moyen de cette prime bénéficiaire est sensiblement plus faible cette année, soit 223 € de moins que l’année dernière.
Catherine Langenaeken poursuit : « Le bonus non récurrent reste très populaire, bien que l’employeur doive l’attribuer à un groupe de collaborateurs bien défini. En effet, ce bonus est très transparent. L’employeur doit d’abord convenir clairement et concrètement avec le groupe de travailleurs – soit l’ensemble de l’entreprise, soit une division particulière – des objectifs à atteindre pour que le bonus soit effectivement versé. Ainsi, tous les membres de l’organisation connaissent les objectifs. De plus, non seulement ce type de bonus permet d’octroyer le même montant brut à tous les collègues, mais il offre aussi le rapport brut-net le plus favorable. La prime bénéficiaire est beaucoup plus incertaine pour les travailleurs, car la réalisation de bénéfices par l’entreprise conditionne le versement de la prime. Non seulement le lien direct entre les prestations des travailleurs et le bénéfice annuel est beaucoup plus complexe à déterminer, mais il faut aussi du temps avant de savoir si un bénéfice a été réalisé au cours d’une année. »
Bonus individuels : l’avènement du warrant
Outre les bonus collectifs, il existe également deux types de bonus individuels, parmi lesquels le warrant est le plus populaire. 7,4 % des employés ont déjà reçu des warrants (une forme d’options sur actions) cette année. Ceux qui obtiennent des warrants reçoivent généralement une belle somme : le montant moyen en 2024 s’élève à 12 652,4 € soit 1100 € de plus que la moyenne de 2023.
Catherine Langenaeken poursuit : « Autrefois, les warrants étaient méconnus et mal aimés. Les employeurs sont toutefois bien mieux informés aujourd’hui et connaissent le rapport intéressant entre le brut et le net. La croissance de la popularité de cette forme de bonus peut s’expliquer par le fait que les employeurs peuvent maîtriser les coûts tout en octroyant un joli supplément à leurs collaborateurs. »
Les warrants ont pratiquement dépassé en popularité l’autre type de bonus individuel, la prime brute. Au cours des 10 premiers mois de 2024, 5,1 % des employés ont perçu une prime brute, soit un peu moins qu’en 2023.
Un ouvrier sur dix peut compter sur un bonus
Enfin, les employés ne sont pas les seuls à bénéficier de bonus. En 2024, un ouvrier sur dix (9,8 %) a également déjà reçu un bonus de la part de son employeur, soit autant qu’en 2023. Le montant moyen du bonus pour les ouvriers cette année s’élève à 1138,6 €, ce qui est légèrement inférieur au montant de 2023.
Illustration 3 : aperçu des bonus octroyés aux ouvriers en % et montants, pour 2024 et 2023
À propos des chiffres
Cette enquête est basée sur les données réelles de quelque 540 000 travailleurs (ouvriers et employés) sous contrat à durée indéterminée en service auprès d’environ 44 000 employeurs du secteur privé. L’échantillon reflète le marché du travail du secteur privé en Belgique en ce qui concerne le statut, le genre, l’âge, le régime de travail, la région et la taille des entreprises. Nous comparons les dix premiers mois de l’année, du 1er janvier au 31 octobre.
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