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L’indemnité vélo obligatoire donne un sérieux coup de fouet au leasing de vélo : près de 75 % d’entreprises en plus et 30 % de travailleurs en plus

En deux ans, le leasing de vélo devient un atout de recrutement grâce à 30 % de pouvoir d’achat supplémentaires par kilomètre parcouru

Bruxelles, le 29 avril 2025 – Aujourd'hui, les travailleurs qui se rendent au travail à vélo reçoivent un peu de plus 0,31 euro par kilomètre parcouru. Il s’agit de quelque 30 % de plus qu’avant que les pouvoirs publics rendent l’indemnité vélo obligatoire dans le secteur privé. En raison de ce pouvoir d’achat supplémentaire, 75 % d’entreprises en plus ont proposé un leasing de vélo par l’intermédiaire du travail à leurs travailleurs en deux ans et 30 % de travailleurs en plus louent un vélo via leur employeur depuis le 1er mai 2023. C’est ce que révèle une analyse réalisée par l’expert en RH Acerta Consult sur la base des chiffres réels de plus de 327 000 travailleurs en service auprès de plus de 28 000 entreprises privées.  

L’indemnité vélo a augmenté de 30 % depuis l’obligation, pour atteindre en moyenne 0,31 euro/km.

L’indemnité vélo est devenue obligatoire pour le secteur privé il y a deux ans, le 1er mai 2023. Depuis, chaque employeur est tenu, en vertu de la CCT 164, de verser une indemnité kilométrique aux travailleurs qui utilisent régulièrement le vélo pour se rendre au travail. Cette mesure a donné un sérieux coup de fouet à l’indemnité vélo. Aujourd’hui, le travailleur qui va travailler à vélo touche en moyenne 0,3161 euro, un peu plus que les 29 centimes prédéfinis. L’indemnité vélo moyenne s’élevait à environ 0,2428 euro/km avant de devenir obligatoire. Il est donc question d’une augmentation de 30 % en l’espace de deux ans.  

Illustration 1 : évolution de l’indemnité vélo avant et depuis l’obligation, chiffres d’Acerta Consult 

Catherine Langenaeken, experte en mobilité chez Acerta Consult, explique : « L’obligation d’octroyer une indemnité vélo par kilomètre effectivement parcouru entre le domicile et le lieu de travail vaut pour toutes les entreprises du secteur privé. Les pouvoirs publics ont présupposé un montant de 0,27 euro/km (à l’heure actuelle, ce montant a été indexé à 0,29 euro). Cette somme s’appliquait uniquement aux entreprises qui n’avaient toujours pas conclu d’accord concernant l’indemnité vélo au 1er mai 2023. Les entreprises qui avaient convenu d’un montant pouvaient le conserver. L’augmentation de l’indemnité vélo moyenne depuis l’obligation est évidemment due aux entreprises qui relevaient de la nouvelle règle des 0,27 euro. Le montant a poursuivi sa hausse l’année dernière, sans doute parce que les entreprises qui accordaient déjà une indemnité, mais inférieure aux 0,27 euro/km prévus, ont consenti des efforts supplémentaires, ne fût-ce que pour rester compétitives. Pour les employeurs, les indemnités vélo sont intéressantes, car elles sont exonérées de cotisations de sécurité sociale et ne sont pas imposées jusqu’à un certain niveau. Pour le travailleur, cet avantage l’est tout autant, car il lui permet d’augmenter son salaire net. » 

30 % de travailleurs ayant un vélo en leasing en plus depuis le 1er mai 2023

Les travailleurs qui se rendent au travail à vélo touchent donc une indemnité sans cesse supérieure. De plus, un nombre croissant de personnes décident délibérément d’aller travailler à vélo. Le baromètre de mobilité annuel d’Acerta a révélé que le vélo avait enregistré la plus forte progression ces dernières années et jouait désormais un rôle dans 41,2 % des déplacements domicile-lieu de travail, soit une hausse d’un peu moins de 35 % en cinq ans. Les chiffres relatifs à l’application du leasing de vélo confirment aussi la popularité croissante du vélo dans les déplacements domicile-lieu de travail. Acerta constate que 1,97 % des travailleurs prennent un vélo en leasing par l’intermédiaire de l’employeur. Avant le 1er mai 2023, il s’agissait encore de 1,51 %, ce qui représente 30 % de leasings de vélo en plus. Et de plus en plus d’employeurs proposent le leasing de vélo : 2,5 %, soit 74 % de plus qu’avant le 1er mai 2023. 

Illustration 2 : part du vélo dans les déplacements domicile-lieu de travail (baromètre de mobilité d’Acerta 2024) et évolution des leasings de vélo avant et depuis le 1er mai 2023 (chiffres d’Acerta)  

Et Catherine Langenaeken de conclure : « Un leasing de vélo est financé par le salaire brut et peut, mais ne doit pas nécessairement se faire dans le cadre d’un plan cafétéria. L’augmentation du pouvoir d’achat qu’offrent le leasing de vélo et sa conversion salariale aux travailleurs explique en partie le succès de la formule. Personne ne semble vouloir être en reste : le gouvernement fédéral ouvre aussi le système à ses fonctionnaires depuis cette année. Les leasings de vélo deviennent un véritable atout pour les employeurs qui souhaitent se positionner favorablement sur le marché de l’emploi. » 


À propos des chiffres

Pour son analyse, Acerta Consult peut s’appuyer sur des données d’un sous-ensemble de 560 000 travailleurs (ouvriers et employés), actifs auprès de plus de 34 000 employeurs du secteur privé, qui comprennent tant des PME que des grandes entreprises. Au vu de la diversité des secteurs, des régions, des sexes, des âges et autres caractéristiques, nous pouvons considérer que l’ensemble des données étudiées est représentatif du marché belge du travail.   


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Veuillez contacter Acerta – Sylva De Craecker

+32 478 27 93 62
Sylva.De.Craecker@acerta.be

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