Durée du travail

Durée du travail, règles relatives aux jours de RTT, conséquences du travail à temps partiel ou du travail flexible... Acerta vous explique tout.

Tout sur la durée du travail et les jours de RTT

En Belgique, la durée maximale du travail s’élève à 8 heures par jour et 40 heures par semaine, avec une moyenne de 38 heures par semaine sur une base annuelle. Bon nombre d’entreprises compensent avec des jours de RTT pour atteindre cette durée du travail moyenne. De quoi s’agit-il au juste ? Et à quelles conditions pouvez-vous déroger à ces limites de travail ?

Qu’est-ce que la durée du travail selon la législation ?

La législation sur le travail définit la durée du travail comme le temps pendant lequel un travailleur est à la disposition de son employeur. Cela ne correspond donc pas nécessairement aux prestations effectives. En effet, suivre une formation, recevoir des instructions ou une visite, attendre des clients, etc. sont aussi considérés comme du temps de travail par la loi. 

Le temps de déplacement entre le domicile et le lieu de travail ne relève pas de la durée du travail. Les pauses fixes prévues dans le règlement de travail ne comptent pas non plus. Il existe toutefois des exceptions à cette règle : une autre définition du temps de travail peut s’appliquer à la demande de la commission paritaire. Outre les règles générales, des dispositions sectorielles supplémentaires peuvent donc être en vigueur. Exemple : dans le secteur du transport, le temps qu’un chauffeur passe à attendre à la douane n’est pas considéré comme du temps de travail. 

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Quand ne peut-on pas travailler?

La loi sur le travail formule les interdictions générales suivantes en ce qui concerne le travail effectué : 

  • l’interdiction de dépasser les limites normales de la durée du travail 

  • l’interdiction d’occuper vos travailleurs en dehors de leur horaire 

  • l’interdiction d’occuper vos travailleurs le dimanche 

  • l’interdiction de faire travailler vos travailleurs les jours fériés 

Il existe évidemment des exceptions à ces interdictions. De nombreux secteurs dérogent à ces prescriptions générales.

Quelle est la durée du travail maximale par jour ?

Les limites maximales du travail sont fixées à 8 heures par jour et 40 heures par semaine. Cependant, la durée hebdomadaire moyenne du travail a été ramenée à 38 heures depuis 2003. La durée de 38 heures est donc considérée comme la « limite normale de la durée du travail ». 

Attention : votre secteur ou votre entreprise peut déroger à cette règle dans une CCT, par exemple en cas de recours à la petite flexibilité. Cela implique qu’il existe, en plus des horaires normaux, des horaires de pointe et des horaires creux pour les périodes intenses et les périodes calmes. Ces horaires peuvent différer de maximum 2 heures de l’horaire quotidien normal et de 5 heures de l’horaire hebdomadaire normal. Il est également possible de déroger à la limite maximale du travail en cas notamment d’horaires flottants (lorsque le travailleur choisit lui-même l’heure de début et l’heure de fin de la journée de travail, dans les limites prévues par l’employeur), de régimes hebdomadaires alternés ou de travail en équipes. 

Vous appliquez une dérogation structurelle ? Dans ce cas, vous décalez les limites normales de la durée du travail, sans que davantage de salaire ou de repos compensatoire ne soit dû. 

 

Réduction de la durée du travail

Un employeur peut réduire la durée du travail à 38 heures de plusieurs manières. 

       a. Réduction effective de la durée du travail journalière 

       Vous faites effectivement travailler vos travailleurs 38 heures par semaine. En d’autres termes, vous réduisez les prestations quotidiennes de         vos travailleurs. Vous pouvez le faire en adoptant un horaire de 7,24 heures par jour. 

       b. Réduction effective de la durée du travail hebdomadaire 

       Vous abaissez la limite hebdomadaire de la durée du travail, par exemple en permettant à vos travailleurs d’arrêter plus tôt le vendredi soir. 

       c. Réduction moyenne de la durée du travail au moyen de jours de repos compensatoire supplémentaires 

       Vos travailleurs travaillent 40 heures par semaine ? Vous pouvez aussi décider de leur octroyer 12 jours de repos compensatoire (également           appelés jours de RTT) par an. De cette façon, vous réduisez la durée du travail hebdomadaire à une moyenne de 38 heures par an, tandis             que les prestations quotidiennes et hebdomadaires restent respectivement de 8 et 40 heures. 

La réduction de la durée du travail est-elle rémunérée?

Une réduction de la durée du travail ne peut pas entraîner de réduction du salaire. 

Qu’est-ce que les jours de RTT ?

Les jours de RTT en bref

Les jours de RTT sont essentiellement des jours de compensation ou des jours de repos compensatoire. Ils font en sorte que la semaine de travail moyenne sur base annuelle baisse de 39 ou 40 heures à 38 heures. 

 

Les jours de RTT sont-ils payés ?

Les jours de repos compensatoire ou jours de RTT sont généralement payés.  

Pour les ouvriers, la situation est quelque peu différente. Un employeur peut opter soit pour des jours de RTT rémunérés avec réduction du salaire horaire (ce que l’on appelle la péréquation), soit pour des jours de RTT non rémunérés avec maintien du salaire horaire. 

Combien de jours de RTT avez-vous par an ?

Imaginons qu’un travailleur à temps plein preste 40 heures par semaine. En échange de ces deux heures supplémentaires par semaine, il bénéficie de 12 jours de repos compensatoire par an. Le même travailleur preste 39 heures par semaine ? Dans ce cas, il a droit à 6 jours de RTT sur base annuelle.

Quand ai-je droit à des jours de RTT ?

Vous communiquez si les travailleurs de votre entreprise ont droit à des jours de RTT au moyen d’une convention collective de travail au niveau du secteur ou de l’entreprise, ou via d’autres instruments juridiques tels que le règlement de travail ou le contrat de travail individuel. 

Travail à 4/5 : combien d’heures faut-il prester pour avoir des jours de RTT ?

Un travailleur à temps plein qui preste 39 heures par semaine et reçoit en contrepartie des jours de RTT passe à un régime 4/5 ? Il a encore droit à des jours de repos compensatoire. 

Si le travailleur preste 7,8 heures par jour (comme avant) pendant quatre jours par semaine, il travaille donc 0,8 heure de trop chaque semaine selon le contrat 4/5. Dans ce cas, le travailleur a droit à 4,8 jours de RTT par an. 

Le travailleur preste 30,4 heures par semaine, soit 4/5 de 38 heures ? Il n’a pas droit à des jours de RTT. 

 

Semaine de 4 jours à temps plein

La semaine de 4 jours à temps plein signifie que votre travailleur preste un temps plein, mais sur 4 jours au lieu de 5. Pour une semaine normale de 38 heures, un travailleur travaille donc 9,5 heures par jour. 

L’initiative de demander une semaine de 4 jours à temps plein revient au travailleur. Chaque demande est valable pour une durée maximale de 6 mois. 

Jours de RTT, une semaine de 40 heures et ne travailler que 4 jours par semaine

Les travailleurs qui prestent 39 ou même 40 heures par semaine et qui bénéficient de jours de RTT peuvent également avoir recours à la semaine de 4 jours à temps plein. Ils prestent alors respectivement 9,75 et 10 heures par jour. 

Fraction d’occupation

La fraction d’occupation correspond au rapport entre le nombre d’heures réellement prestées par un travailleur et le nombre d’heures qu’un travailleur à temps plein presterait au cours de la même période de référence. 

Exemple : un travailleur qui travaille temporairement à mi-temps – en raison d’un congé parental ou d’un autre système ​​de congé particulier par exemple – a une fraction d’occupation de 20/40 dans un système de 40 heures. 

En cas de semaine de 4 jours à temps plein, la fraction d’occupation est de 40/40, mais le travailleur dispose toujours d’un jour de congé supplémentaire. 

Régime hebdomadaire alterné

En tant qu’employeur, vous pouvez permettre un horaire hebdomadaire alterné pour vos travailleurs à temps plein. Dans un tel régime, votre travailleur peut travailler temporairement jusqu’à 9 heures par jour et 45 heures par semaine. L’objectif veut qu’il atteigne une durée du travail hebdomadaire normale sur un cycle de 2 ou 4 semaines. 

Sachez que vous ne pouvez autoriser vos travailleurs à prester jusqu’à 9 heures par jour qu’à condition de leur accorder une demi-journée, une journée complète ou plus d’une journée de repos par semaine. 

Là encore, l’initiative de la demande incombe au travailleur et la demande est valable pour une période de six mois.

Équipes successives

Si vos travailleurs évoluent dans des équipes successives, ils peuvent travailler jusqu’à 11 heures par jour et 50 heures par semaine. Attention : il doit s’agir d’au moins 2 équipes se succédant au même poste de travail. En raison du changement d’équipe, les travailleurs bénéficient d’un repos compensatoire, ce qui leur permet de respecter en moyenne la durée du travail hebdomadaire normale. 

Travail en continu : travailler 12 heures par jour

En cas de travail continu, vos travailleurs peuvent travailler jusqu’à 12 heures par jour et 50 heures par semaine, ou jusqu’à 8 heures par jour et 56 heures par semaine. Cela ne peut se faire que lorsqu’il est impossible d’interrompre le travail pour des raisons techniques. 

Bien entendu, un repos compensatoire doit aussi être accordé en cas de travail continu, afin de respecter la durée du travail normale en moyenne. 

Droit de faire une pause

Un travailleur qui preste plus de 6 heures sur une journée a droit à une pause. La durée et les règles relatives à cette pause sont fixées dans votre CCT ou dans une CCT sectorielle. Vous n’avez pas de CCT (sectorielle) ? Dans ce cas, votre travailleur a de toute façon droit à une pause de 15 minutes après 6 heures de travail.

Interruptions du travail

Chaque travailleur a droit à une interruption du travail entre 2 prestations de travail quotidiennes. Celle-ci s’élève à 11 heures au moins. Il est possible de déroger à ces interruptions dans les situations suivantes : 

  • en cas de travaux à effectuer dans le cadre d’un accident (imminent) ou de travaux urgents à réaliser sur des machines ou du matériel 

  • dans le cas d’activités caractérisées par des périodes de travail fractionnées 

  • en cas de changement d’équipe ou de travail en équipes successives 

Heures supplémentaires volontaires

Un employeur peut faire prester des heures supplémentaires volontaires à ses travailleurs, à condition que les travailleurs en question signent un accord écrit tous les 6 mois. Aucune autorisation ni communication de la délégation syndicale ou de l’inspection sociale n’est requise. Un motif explicite n’est pas non plus nécessaire. 

Les travailleurs à temps partiel ne peuvent effectuer des heures supplémentaires volontaires que lorsqu’ils dépassent les limites quotidiennes et hebdomadaires normales d’un temps plein. Avant d’atteindre cette limite de temps plein, les heures supplémentaires qu’ils presteront seront considérées comme des heures en plus à récupérer. 

Grâce aux heures supplémentaires volontaires, les travailleurs peuvent faire face aux périodes de pointe de manière rapide et flexible. Certains secteurs (comme l’agriculture et l’horticulture) peuvent en outre avoir recours au ​​travail saisonnier pendant leurs périodes de pointe. 

Repos compensatoire payé ou non en cas d’heures supplémentaires

Jusqu’à 220 heures supplémentaires volontaires, l’employeur n’est pas tenu d’accorder un repos compensatoire. Toutefois, s’il fait prester des heures supplémentaires volontaires le dimanche et les jours fériés (ce qui n’est possible que lorsqu’il dispose d’une dérogation), il doit obligatoirement octroyer un repos compensatoire. 

L’employeur verse au travailleur un sursalaire pour les heures supplémentaires volontaires (le cas échéant). Ce sursalaire s’élève à 50 % ou 100 % (si les heures ont été prestées un dimanche ou un jour férié). Le sursalaire est versé en même temps que le salaire pour les prestations de travail du mois en question. Des cotisations ONSS et le précompte professionnel sont également dus. 

Peut-on travailler 10 jours de suite en Belgique ?

.Les heures supplémentaires volontaires sont également limitées. Les travailleurs ne peuvent pas dépasser la limite de 11 heures par jour et 50 heures par semaine (heures supplémentaires comprises). Une semaine de travail moyenne de 48 heures est autorisée sur une période de 4 mois, sauf s’il existe des dispositions sectorielles plus strictes. 

Types de durée du travail

Horaires variables

Vous avez parfois besoin de moins ou, au contraire, de plus de personnel ? Grâce aux horaires variables, vous pouvez compenser sans problème ces périodes d’affluence ou de calme. Quelles obligations administratives cela implique-t-il ? Et quels sont les droits d’un collaborateur ayant un horaire variable ? Découvrez-le ici.

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Travail de nuit

En réalité, le travail de nuit est interdit par la loi. Il existe toutefois de nombreuses exceptions à cette règle.

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Travail le dimanche et les jours fériés

En principe, il est interdit d'occuper vos collaborateurs un dimanche ou un jour férié. La législation prévoit toutefois quelques exceptions.

Tout savoir sur travail le dimanche et les jours fériés

Travail saisonnier

Vous souhaitez engager une aide supplémentaire pour faire face aux pics d’activité saisonniers? Vous pouvez le faire grâce aux contrats journaliers temporaires. En tant qu’employeur, engager des ouvriers saisonniers vous procure en outre des avantages fiscaux intéressants. Nous vous expliquons ci-dessous comment fonctionnent les cartes cueillette et ce dont vous devez tenir compte.

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Au fait des actualités juridiques grâce à Acerta Consult

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