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Deal pour l’emploi

La formation est aujourd’hui devenue essentielle. Étant donné que les travailleurs seront amenés à travailler de plus en plus longtemps, l’apprentissage continu est en effet indispensable. Le deal pour l’emploi conclu en 2022 prévoit un droit individuel à la formation. En d’autres termes, les moyennes et grandes entreprises sont tenues d’offrir au moins cinq jours de formation par an à leurs travailleurs (des exceptions s’appliquent toutefois à certains secteurs). Le plan de formation est le registre où sont consignées toutes les formations que l’employeur propose au sein de l’entreprise. Il reprend aussi bien les formations formelles dispensées par les organismes externes que les séances de coaching interne proposées sur le terrain. L’objectif ? Promouvoir davantage la culture de l’apprentissage au sein des entreprises.  

Remarque : dès le 1er septembre 2025, le suivi des formations des travailleurs devra impérativement passer par le FLA. Tout savoir à ce sujet ?

La volonté d’apprentissage, un facteur très variable

À quoi ressemble l’offre de formations des employeurs aujourd’hui ? D’après les chiffres de notre récente enquête, 4 entreprises sur 10 offrent déjà 5 jours de formation à leurs travailleurs. À peu près la moitié d’entre elles proposent toutefois une offre plus réduite, allant de 1 à 4 jours de formation, et ne sont donc pas encore en conformité avec la réglementation. Cela dit, cette obligation ne s’applique qu’aux moyennes et grandes entreprises, alors que notre pays compte également un grand nombre de petites PME.  

Parallèlement, seuls 2 travailleurs sur dix disent avoir suivi au moins cinq journées de formation l’année dernière. Et près de 3 personnes sur 10 n’ont suivi aucune formation. La volonté de se former varie donc considérablement en fonction des individus, et il est tout à fait logique de se demander si les travailleurs sont vraiment enthousiastes à l’idée d’améliorer leurs connaissances et/ou leurs compétences. Lors de notre enquête, un travailleur sur dix a admis ne pas avoir l’intention de suivre de formation cette année. Dans le même temps, deux tiers des travailleurs souhaitent suivre une formation cette année, d’une durée allant d’une journée à plus de cinq jours. 

Les employeurs, quant à eux, ont une tout autre vision de la situation. Plus de la moitié d’entre eux pensent en effet qu’une minorité, voire aucun de leurs travailleurs n’a l’intention d’avoir effectivement recours aux cinq jours de formation auxquels ils ont droit cette année

Inadéquation entre l’offre et la demande

Les chiffres indiquent un contraste important entre les offres de formation des employeurs, d’une part, et la volonté des travailleurs d’y participer, de l’autre. Le fait que les travailleurs estiment que ces formations n’ont pas de valeur ajoutée pour leur poste actuel explique en partie cette différence. En outre, il est possible que l’offre de formation ne corresponde pas à leurs besoins spécifiques. 

Vous souhaitez encourager vos travailleurs à appliquer leur droit de formation ? Vous devriez alors veiller à ce qu’ils deviennent eux-mêmes demandeurs, pour que vous puissiez, à votre tour, adapter votre offre en conséquence. Voici quelques conseils pour vous aider à y parvenir :  

• Construisez votre offre de formation autour des besoins de vos travailleurs. Veillez à ce que vos formations soient en adéquation avec leur fonction ou cherchez à savoir dans quel domaine ils souhaitent se perfectionner.  
• Ne perdez jamais de vue l’avenir. Vos formations correspondent-elles aux connaissances et aux compétences dont votre collaborateur a besoin pour continuer à exercer efficacement son métier à l’avenir ? Si ce n’est pas le cas, il peut s’avérer judicieux d’axer votre offre vers l’avenir. 
• Aujourd’hui, notre environnement de travail évolue à la vitesse de l’éclair. Toutes ces évolutions requièrent également des formations supplémentaires afin que les travailleurs puissent continuer à être efficaces tout en étant épanouis. L’essor de l’intelligence artificielle, les évolutions technologiques fulgurantes et les attentes croissantes des clients en sont de parfaits exemples.  
• En outre, il est également crucial de continuer à investir dans le développement des soft skills, telles que la capacité d’adaptation, afin que les travailleurs conservent leur employabilité sur notre marché de l’emploi en constante évolution.  
• Votre travailleur est sur le point de changer de poste au sein de votre entreprise ? Pensez alors à lui offrir une formation complémentaire afin qu’il puisse développer ou affiner les connaissances et les compétences nécessaires.   

Plus l’offre correspondra aux besoins des travailleurs, plus la formation sera perçue comme utile, et plus vos travailleurs seront disposés à y participer. 

Arizona

La situation devrait prochainement évoluer. Le nouveau gouvernement fédéral estime en effet que le système actuel (cinq jours de formation pour tous) ne tient pas suffisamment compte des besoins individuels, ce qui renforce l’inadéquation entre l’offre et la demande. L’accord de coalition prévoit donc d’assouplir le droit individuel à la formation, en mettant l’accent sur les travailleurs qui en ont le plus besoin. Une collectivisation partielle des journées de formation au sein de l’entreprise est également prévue. Il reste encore à savoir comment ces changements se matérialiseront dans la législation. Dès que nous disposerons de plus amples informations, nous ne manquerons pas de vous tenir au courant dans nos articles.